Lau­ra, seize ans, partage son temps entre l’école, son copain Adrien et son emploi à temps par­tiel. Sous ce quo­ti­di­en tran­quille, une colère sourde gronde : cinq ans après les événe­ments, l’adolescente en veut tou­jours à son père pour cet acci­dent si aisé­ment évitable, pour cette insou­ciance qui l’a fait dis­put­er un match de ten­nis un jour de canicule suf­fo­quant, où une crise car­diaque l’a emporté sur le court. Lorsque sa mère lui pro­pose de faire ensem­ble le voy­age qu’elle pro­je­tait avec son mari, Lau­ra se hérisse intérieure­ment. Bien que née au Viet­nam, elle ne ressent aucun intérêt envers ce pays, et ne com­prend pas pourquoi son entourage l’incite à aller y « renouer avec ses orig­ines ». Néan­moins, pour ne pas décevoir sa mère, elle accepte à con­trecœur de l’y accom­pa­g­n­er. Tan­dis que sa mère revis­ite les lieux de ses sou­venirs, la jeune femme peine à sur­mon­ter le choc cul­turel, déchirée par des émo­tions con­tra­dic­toires. Après la vis­ite de l’orphelinat où on l’a jadis con­fiée bébé, les ten­sions qui l’habitent cul­mi­nent et le bar­rage qu’elle s’était con­stru­it finit par céder. Dans ce roman touchant et très per­son­nel, Lin­da Amy­ot abor­de de sa plume limpi­de la dif­fi­cile ques­tion des orig­ines. Qu’est-ce qui déter­mine le lieu d’où l’on vient ? Pourquoi et com­ment con­stru­ire, sans jamais y avoir vécu, un lien avec le pays qui nous a vu naître, et dont tout nous est étranger ?