Une sorte de renais­sance est un véri­ta­ble ovni lit­téraire : inclass­able, l’œuvre oscille entre le roman de détec­tion, la fable politi­co-philosophique et le réc­it postapoc­a­lyp­tique d’anticipation. En l’an 2153, le meurtre d’un mou­ton sur­prend le vil­lage pais­i­ble de Mono­joly, au Québec. Or, à cette époque, l’Histoire n’existe plus : tout ce qui devait se dérouler a déjà eu lieu et plus rien de notoire ne peut venir boule­vers­er la des­tinée de celles et ceux qui ont survécu à la Grande Explo­sive. Sur cette toile de fond se déploie le par­cours de per­son­nages aus­si extrav­a­gants qu’attachants : celui de Lud­mil­la, une étu­di­ante qui souhaite ardem­ment venir déranger l’ordre établi, mais qui se retrou­ve prise dans une spi­rale de tâch­es admin­is­tra­tives ; celui de Lord Dubuc, un pro­fesseur qui se croit maître philosophe, mais qui a encore beau­coup à appren­dre ; celui de Georges, un tra­vailleur qui tente de réc­on­cili­er son exis­tence mièvre avec la vie grandiose de ses ancêtres ; enfin, celui de Ver­cel, l’étrange inspecteur qui arrive au vil­lage pour enquêter sur la mort du mou­ton. Une his­toire de feux, d’enlèvements, de fin du monde, de reliques et de rivières.