À bien des égards, la pandémie a servi de catal­y­seur à un courant idéologique néo-tra­di­tion­al­iste qui se perçoit comme une citadelle assiégée. Le min­i­mum qu’on peut dire de la struc­ture de pen­sée con­spir­a­tionniste des néo­tra­di­tion­al­istes est qu’elle ne favorise pas l’analyse cri­tique néces­saire au bon fonc­tion­nement de la démoc­ra­tie, mais encour­age au con­traire des dichotomies sim­plistes qui masquent tant les prob­lé­ma­tiques réelles que les avenues de réformes pos­si­bles. Dans cet essai nuancé et acces­si­ble, Stéphane Bürgi tente de com­pren­dre la genèse du phénomène qui sem­ble en con­tra­dic­tion avec le mes­sage évangélique d’amour du prochain et de soin des plus pau­vres. Alors que les médias de tout bord présen­tent une vision très manichéenne du néo-tra­di­tion­al­isme, cet ouvrage per­met d’avoir une réflex­ion équili­brée sur un pan de l’Église de moins en moins minori­taire et de plus en plus influ­ente aus­si bien dans la société civile que religieuse.