Dans son enfance, Raph avait mor­du les fess­es d’Isabelle Houle, puis son ado­les­cence fut mar­quée par l’assassinat de San­dra Bédard, une cama­rade de classe. Sa jeunesse, elle, évolua dans l’ombre de la dis­pari­tion d’Hannah, muse du groupe rock dont il fait tou­jours par­tie. Après le vol d’une gui­tare, qui était en fait une basse, sa vie s’est avérée une fuite en per­pétuel avance­ment, jonchée d’anecdotes aus­si dra­ma­tiques que savoureuses. C’est à Paris, alors qu’il est obsédé par le tableau d’un pein­tre mon­tréalais qu’il estime sous-éval­ué, que Raph, plongé dans ses pen­sées, se met à analyser sa vie, puis à tout observ­er sous l’angle de l’engagement, et surtout, sous celui de la recon­nais­sance. Il fera tout, ensuite, pour obtenir ce fameux tableau. Nous entraî­nant dans un univers où ten­dresse et lucid­ité se côtoient, où l’humour flirte avec le désar­roi, ce livre nous présente l’humanité dans ce qu’elle a de beau et de grotesque. Un amal­game réus­si, touchant, écrit dans un style qui per­met la con­fi­dence autant que la flam­boy­ance. « Fret­less » est le nom que l’on donne à une basse élec­trique dont le manche est dépourvu de frettes, à l’instar de nom­breux instru­ments à cordes. Cela per­met une con­ti­nu­ité d’une note à une autre lors des glis­sés, et dans ce roman, on glisse beaucoup.